Affiche Madeleine 2015
La dernière fois que j'ai mis les pieds dans les arènes de Mont de
Marsan, j'avais 17 ans, les cheveux bleus, un blouson noir, une
bande de copains équivoques, et venait de Sète en train pour
assister à des concerts qui ont laissé une trace insondable dans
l'histoire de la musique populaire européenne : "Mont de
Marsan Punk festival", premier et dernier en son genre qui
réunissait tous ceux qui deviendraient des classiques de la musique
populaire anglaise. Mémorable moment dans ma vie d'adolescent qui
allait avoir aussi une grande importance dans ma peinture.
Là d'où je viens, à Sète, il n'y a pas d'arène, pas de toro, pas de torero, mais des joutes et des jouteurs. Heureusement j'ai eu la chance, quand j'étais encore jeune, d'être initié à la tauromachie par de grands connaisseurs. Peu à peu, j'ai découvert différentes férias, différentes arènes, chacune avec son histoire, ses manières, son public. On ressent tout de suite la personnalité d'une arène, sa musique, son silence, sa couleur. J'ai réalisé peu d'œuvres sur la tauromachie car elle est pour moi trop sensible, intense et grave. Dans les quelques peintures ou gravures qui s'y réfèrent, je m'intéresse plus à la foule qu'à la relation toro/torero dont je me sens incapable de transmettre la puissance, au-delà de la création et la compréhension. Pour moi, la corrida ne peut être un sujet ni un thème, elle est un art en soi qui ne souffre aucune reproduction. C'est un moment sacré et vulgaire à la fois, qui demande des heures d'apprentissage pour être capable d'en saisir la beauté fulgurante. Et la fête qui l'entoure est une fête imposante car la mort de l'animal est au centre. Pourtant, il est vrai que, parfois, le spectacle a lieu tout autant dans les gradins que sur le ruedo, ce qui devient vraiment évident quand on voit certaines corridas : je me souviens en particulier des fêtes de Huamantla au Mexique.
Pour Mont de Marsan, dont je connais la réputation de place sérieuse et festive à la fois, j'ai imaginé une foule joyeuse de Renés, cyclopes fétiches qui vivent dans mes peintures depuis plus de trente ans. Mes personnages ne sont heureux que quand ils sont nombreux, soit ils font la fête ensemble soit ils meurent dans la solitude et disparaissent ! Je voulais ainsi rendre hommage à ces rares moments où les gens sont ensemble pour partager une passion. J'ai utilisé le bleu sous influence des azulejos portugais que je réalise en ce moment à Lisbonne et le cercle de l'arène qui concentre l'énergie de la foule. Pour moi c'est une foule bienveillante mais exigeante et passionnée, pour qui la fête est aussi sacrée que les toros. J'ai vécu à Séville et je sais que le mundillo au-delà des Pyrénées respecte et envie les aficionados français comme ceux de Mont-de-Marsan, qui grâce à leur engagement et leur passion parviennent à maintenir et transmettre la tradition vivante de cet art exceptionnel.
Hervé Di Rosa, Lisbonne 20 mars 2015
Là d'où je viens, à Sète, il n'y a pas d'arène, pas de toro, pas de torero, mais des joutes et des jouteurs. Heureusement j'ai eu la chance, quand j'étais encore jeune, d'être initié à la tauromachie par de grands connaisseurs. Peu à peu, j'ai découvert différentes férias, différentes arènes, chacune avec son histoire, ses manières, son public. On ressent tout de suite la personnalité d'une arène, sa musique, son silence, sa couleur. J'ai réalisé peu d'œuvres sur la tauromachie car elle est pour moi trop sensible, intense et grave. Dans les quelques peintures ou gravures qui s'y réfèrent, je m'intéresse plus à la foule qu'à la relation toro/torero dont je me sens incapable de transmettre la puissance, au-delà de la création et la compréhension. Pour moi, la corrida ne peut être un sujet ni un thème, elle est un art en soi qui ne souffre aucune reproduction. C'est un moment sacré et vulgaire à la fois, qui demande des heures d'apprentissage pour être capable d'en saisir la beauté fulgurante. Et la fête qui l'entoure est une fête imposante car la mort de l'animal est au centre. Pourtant, il est vrai que, parfois, le spectacle a lieu tout autant dans les gradins que sur le ruedo, ce qui devient vraiment évident quand on voit certaines corridas : je me souviens en particulier des fêtes de Huamantla au Mexique.
Pour Mont de Marsan, dont je connais la réputation de place sérieuse et festive à la fois, j'ai imaginé une foule joyeuse de Renés, cyclopes fétiches qui vivent dans mes peintures depuis plus de trente ans. Mes personnages ne sont heureux que quand ils sont nombreux, soit ils font la fête ensemble soit ils meurent dans la solitude et disparaissent ! Je voulais ainsi rendre hommage à ces rares moments où les gens sont ensemble pour partager une passion. J'ai utilisé le bleu sous influence des azulejos portugais que je réalise en ce moment à Lisbonne et le cercle de l'arène qui concentre l'énergie de la foule. Pour moi c'est une foule bienveillante mais exigeante et passionnée, pour qui la fête est aussi sacrée que les toros. J'ai vécu à Séville et je sais que le mundillo au-delà des Pyrénées respecte et envie les aficionados français comme ceux de Mont-de-Marsan, qui grâce à leur engagement et leur passion parviennent à maintenir et transmettre la tradition vivante de cet art exceptionnel.
Hervé Di Rosa, Lisbonne 20 mars 2015
Madeleine 2015
Hervé Di Rosa signe l'affiche des fêtes 2015
[27/3/15]
Hervé Di Rosa signe l'affiche des fêtes 2015
Dans le cadre de l'annonce des cartels de la
Madeleine 2015, le samedi 11 avril, à 12h, l'artiste Hervé
Di Rosa dévoilera son affiche aux arènes de Mont de Marsan
!
Grand nom de la peinture française contemporaine, créateur du mouvement de la "figuration libre" dans les années 80, Hervé Di Rosa nous fait l'honneur de signer l'affiche des Fêtes de la Madeleine 2015. Il découvre Mont de Marsan en 1977, lors du festival punk, puis son goût du voyage l'emmène à voyager à travers le monde pour trouver l'inspiration... Que nous réserve donc cette création ? L'affiche Madeleine 2015 sera dévoilée lors de l'annonce des cartels, à 12h aux arènes, et l'artiste en dédicacera des exemplaires à 13h, sur place. Le jour même à 16h30, une rencontre-signature est également organisée en partenariat avec la librairie Lacoste, rue Augustin Lesbazeilles, pour son dernier ouvrage "Di Rosa graphic", paru en 2012 aux Editions Fage. Ouvert au public et gratuit. Télécharger le dossier de presse sur Hervé Di Rosa (pdf 844ko) |
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