Revendiquer sa culture taurine
MANIFESTE,
TAUROMACHIE. L'Union des villes taurines était réunie cette fin de
semaine à Mont-de-Marsan. Les élus et les représentants des
municipalités aimeraient inscrire la culture taurine au patrimoine
immatériel de l'Unesco.
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Jean-Marie Egidio (à droite), élu arlésien à la tauromachie, interroge André Viard, président de l'Observatoire des cultures taurines, et la marquise de Seone, de l'élevage de Prieto de la Cal. (Ph. P. B.) |
Mont de Marsan rentrera-t-il dans l'histoire de la tauromachie au cours des années futures ? Rien n'est moins sûr, même si la préfecture landaise restera dès aujourd'hui comme la ville d'où a été lancé un projet taurin d'envergure.
Réunis en assemblée générale hier, les membres de l'Union des villes taurines de France (UVTF) ont en effet voté à l'unanimité la mise en branle d'une démarche pensée en collaboration avec les membres de l'Observatoire des cultures taurines. André Viard, son président, en donne l'objectif : « Nous avons demandé à l'UVTF que cette assemblée générale soit le coup d'envoi du processus qui aboutira un jour à l'inscription de la tauromachie et des cultures taurines au patrimoine immatériel de l'humanité. »
Arts vivants et traditions
François Zumbiehl, directeur de l'Union latine et auteur de plusieurs ouvrages sur la tauromachie, en sera le rapporteur. Voilà quelques années qu'il a commencé à débroussailler le dossier. « Depuis 2003, il existe une convention qui a été signée par l'ensemble des pays à l'Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Celui-ci regroupe les arts vivants, les traditions et les rites... »
En répondant aux cinq critères énoncés par cette convention, la tauromachie et les cultures taurines rentrent tout particulièrement dans ce cadre. « Il parle de toutes les traditions en relation avec la nature, précise François Zumbiehl. La corrida est fondée sur le respect du toro en tant que patrimoine génétique. En vivant dans une culture extensive, toutes sortes de bêtes sauvages se trouvent préservées en même temps que la corrida. Au-delà d'un patrimoine culturel et immatériel, elle est donc également un patrimoine naturel. »
Journées du patrimoine
Projet ambitieux, le chemin sera long avant l'arrivée du dossier devant l'Unesco : une inscription aux inventaires régionaux tout d'abord, puis à la liste nationale. Avant une présentation commune faite par les huit pays taurins de la planète.
Pourtant, dès les mois à venir, les villes taurines devraient relayer le message délivré par Geneviève Darrieussecq, maire de Mont de Marsan, au cours de l'assemblée générale : « C'est notre responsabilité d'élu de ville taurine de s'engager dans cette voie. »
Les Journées du patrimoine, en septembre, devraient par exemple s'ouvrir à la tauromachie au travers de diverses actions prouvant que la culture taurine est une culture vivante. Tout comme devraient bientôt fleurir dans les villes taurines un affichage annonçant fièrement et légitimement leur appartenance aux « villes de cultures et de traditions taurines ».
Auteur : Benjamin Ferret
SUD OUEST | Lundi 14 Décembre 2009